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đŸ‡«đŸ‡· L’omniprĂ©sent “Dieu du carnage”

par Bianca Galante, IBDP2 (International)

Auteur: Yasmina Reza

Année de publication: 2006

Genre: ComĂ©die 

Note: 5/5 

L’Ɠuvre théùtrale Le Dieu du carnage Ă©crite par l’auteur Yasmina Reza en 2006 traite d’identitĂ©, d’homophobie, de racisme, de misogynie et de bien plus encore. 

Tout commence quand les HouillĂ©s rencontrent les Reilles pour rĂ©soudre un conflit entre leurs fils. En effet, Ferdinand Reille a frappĂ© et blessĂ© Bruno HouillĂ© pendant une dispute. Ce qui commence comme une simple et tranquille conversation entre les deux couples d’adultes se transforme rapidement en une discussion plus profonde et animĂ©e. 

Si au dĂ©but chacun essaie de cacher ses limites et ses faiblesses, lorsque les masques (mĂ©taphoriques) des personnages tombent, on dĂ©couvre leurs rĂ©elles personnalitĂ©s et opinions. La cordialitĂ© forcĂ©e et la politesse exagĂ©rĂ©e se transforment vite en rage et agression. Annette et Alain, VĂ©ronique et Michel sont la reprĂ©sentation de deux couples diffĂ©rents pour leur façon d’élever leurs enfants, pour leurs mĂ©tiers et pour leurs styles de vie. 

Le lecteur assiste Ă  un vrai affrontement entre ces deux couples : VĂ©ronique et Michel, Alain et Annette, assis face Ă  face sur le canapĂ© des HouillĂ©s, prĂ©tendent faire valoir leur travail, leur Ă©ducation et leur pensĂ©e comme le meilleur.

Contrairement Ă  d’autres piĂšces, dans Le Dieu du carnage il n’y a ni protagoniste ni antagoniste clair : ici tous les personnages peuvent potentiellement reprĂ©senter n’importe lequel de ces rĂŽles. C’est au spectateur, ou en l’occurrence au lecteur, de se faire une opinion personnelle, d’établir qui a raison et qui a tort, aprĂšs une analyse approfondie de la psychĂ© de chacun des membres de la piĂšce. Cela rend l’Ɠuvre plus rĂ©aliste et permet au spectateur de s’identifier facilement aux personnages, aux problĂšmes relationnels, aux disputes, aux problĂšmes avec les enfants ou se retrouver dans les thĂšmes peints comme l’amour, la fiertĂ©, la colĂšre, la passion. 

Un autre dĂ©tail intĂ©ressant Ă  garder Ă  l’esprit, c’est le genre de cette piĂšce : c’est une comĂ©die. MalgrĂ© cela, les Ă©lĂ©ments comiques prĂ©sents sont trĂšs subtiles et pas du tout Ă©vidents. Un aspect qui m’a fait particuliĂšrement rire mais qui est trĂšs indirect est le fait que les personnages se lancent tellement dans la discussion qu’ils semblent presque oublier le but de leur rencontre c’est-Ă -dire rĂ©gler la dispute entre leurs enfants. Pour cela, d’une maniĂšre unique, la piĂšce se distingue des autres comĂ©dies. 

L’Ɠuvre est pleine de points culminants et de rebondissements qui rythment le rĂ©cit et divertissent le spectateur. Mon moment prĂ©fĂ©rĂ© est celui oĂč Annette finit par lĂącher le tĂ©lĂ©phone portable de son mari dans le vase de tulipes. J’ai apprĂ©ciĂ© non seulement l’acte libĂ©rateur lui-mĂȘme, mais surtout ce qu’il reprĂ©sente. La bonne et placide Annette se libĂšre de son Ă©tat passif et agit d’une maniĂšre surprenante et presque agressive. Elle a enfin un moyen de s’exprimer et choisit une communication non verbale trĂšs significative.

En conclusion, la piĂšce mĂ©rite d’ĂȘtre vue au théùtre mais si vous n’avez pas le temps, elle est aussi agrĂ©able Ă  lire, surtout si vous avez l’occasion de la rĂ©citer Ă  haute voix en compagnie. 

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