par Bianca Galante, IBDP2 (International)
Auteur: Yasmina Reza
Année de publication: 2006
Genre: Comédie
Note: 5/5
LâĆuvre théùtrale Le Dieu du carnage Ă©crite par lâauteur Yasmina Reza en 2006 traite dâidentitĂ©, dâhomophobie, de racisme, de misogynie et de bien plus encore.
Tout commence quand les HouillĂ©s rencontrent les Reilles pour rĂ©soudre un conflit entre leurs fils. En effet, Ferdinand Reille a frappĂ© et blessĂ© Bruno HouillĂ© pendant une dispute. Ce qui commence comme une simple et tranquille conversation entre les deux couples dâadultes se transforme rapidement en une discussion plus profonde et animĂ©e.
Si au dĂ©but chacun essaie de cacher ses limites et ses faiblesses, lorsque les masques (mĂ©taphoriques) des personnages tombent, on dĂ©couvre leurs rĂ©elles personnalitĂ©s et opinions. La cordialitĂ© forcĂ©e et la politesse exagĂ©rĂ©e se transforment vite en rage et agression. Annette et Alain, VĂ©ronique et Michel sont la reprĂ©sentation de deux couples diffĂ©rents pour leur façon dâĂ©lever leurs enfants, pour leurs mĂ©tiers et pour leurs styles de vie.
Le lecteur assiste à un vrai affrontement entre ces deux couples : Véronique et Michel, Alain et Annette, assis face à face sur le canapé des Houillés, prétendent faire valoir leur travail, leur éducation et leur pensée comme le meilleur.
Contrairement Ă dâautres piĂšces, dans Le Dieu du carnage il nây a ni protagoniste ni antagoniste clair : ici tous les personnages peuvent potentiellement reprĂ©senter nâimporte lequel de ces rĂŽles. Câest au spectateur, ou en lâoccurrence au lecteur, de se faire une opinion personnelle, dâĂ©tablir qui a raison et qui a tort, aprĂšs une analyse approfondie de la psychĂ© de chacun des membres de la piĂšce. Cela rend lâĆuvre plus rĂ©aliste et permet au spectateur de sâidentifier facilement aux personnages, aux problĂšmes relationnels, aux disputes, aux problĂšmes avec les enfants ou se retrouver dans les thĂšmes peints comme lâamour, la fiertĂ©, la colĂšre, la passion.
Un autre dĂ©tail intĂ©ressant Ă garder Ă lâesprit, câest le genre de cette piĂšce : câest une comĂ©die. MalgrĂ© cela, les Ă©lĂ©ments comiques prĂ©sents sont trĂšs subtiles et pas du tout Ă©vidents. Un aspect qui mâa fait particuliĂšrement rire mais qui est trĂšs indirect est le fait que les personnages se lancent tellement dans la discussion quâils semblent presque oublier le but de leur rencontre câest-Ă -dire rĂ©gler la dispute entre leurs enfants. Pour cela, dâune maniĂšre unique, la piĂšce se distingue des autres comĂ©dies.
LâĆuvre est pleine de points culminants et de rebondissements qui rythment le rĂ©cit et divertissent le spectateur. Mon moment prĂ©fĂ©rĂ© est celui oĂč Annette finit par lĂącher le tĂ©lĂ©phone portable de son mari dans le vase de tulipes. Jâai apprĂ©ciĂ© non seulement lâacte libĂ©rateur lui-mĂȘme, mais surtout ce quâil reprĂ©sente. La bonne et placide Annette se libĂšre de son Ă©tat passif et agit dâune maniĂšre surprenante et presque agressive. Elle a enfin un moyen de sâexprimer et choisit une communication non verbale trĂšs significative.
En conclusion, la piĂšce mĂ©rite dâĂȘtre vue au théùtre mais si vous nâavez pas le temps, elle est aussi agrĂ©able Ă lire, surtout si vous avez lâoccasion de la rĂ©citer Ă haute voix en compagnie.
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